Réactivité et prédation, les mêmes techniques de travail ?

Comme vu dans un post précédent, parfois on ne sait pas trop si le comportement de notre chien relève de la prédation ou de la réactivité. (Notamment face à des chats ou du bétail, des animaux qui ne se comportent pas toujours comme des proies.). Mais travailler la réactivité exactement comme la prédation et inversement a ses limites et peut même empirer la situation.

– Utiliser la désensibilisation, l’habituation et le contre-conditionnement pour travailler la prédation peut être pertinent si vous vivez près d’animaux de bétail ou dans une ferme par ex, mais aura ses limites en balade avec le manque de contrôle sur le gibier. En outre, détourner le chien systématiquement du gibier peut engendrer de la frustration et donc intensifier l’envie de chasser de nos chiens.

– Renforcer le fait de fixer, pister et approcher lentement l’animal alors que le comportement du chien relève de la réactivité revient à ne pas respecter sa zone de confort. On risque donc d’avoir plus de déclenchements avec le temps. De plus, fixer une proie a une valence positive (fait plaisir au chien) alors que fixer un déclencheur (sans pouvoir détourner le regard donc) sera source de stress.

Heureusement, il y a des techniques et compétences qui sont utiles voire indispensables dans les deux cas !

L’apaisement global

L’apaisement global a pour but de diminuer l’excitabilité générale.

Pour cela, on va limiter les stresseurs, favoriser les sorties les plus calmes possibles, s’assurer que le chien ne soit pas surstimulé et qu’il se repose et dorme suffisamment.

En prédation, ça va nous permettre de ralentir le rythme en balade donc identifier plus facilement les premiers signes d’excitation et les premiers comportements de prédation, plus subtils. C’est la base du travail de la prédation.

En réactivité, ça va permettre de limiter l’impulsivité et favoriser l’apprentissage de comportements d’évitement.

Ralentir le rythme du chien en balade va également nous aider à voir les signaux de stress.

En visant l’apaisement global, on réduit l’impulsivité, ce qui est utile dans le travail de la réactivité, la prédation mais également en éducation si on veut laisser notre chien en liberté.

L’apaisement global améliore toujours le bien-être du chien donc c’est un axe à travailler dès que notre chien montre une forte excitabilité.

Observer et prendre les odeurs de loin

Attention, observer (Le chien peut lâcher le stimulus du regard, son regard n’est pas fixé, on observe des mouvements de tête/yeux, même minimes) n’est pas fixer (Posture tendue, tension musculaire, ne lâche pas du regard même s’il y a d’autre stimuli autour). Si le comportement peut relever de la réactivité, on ne laisse pas le chien fixer l’animal ! On le détourne, on utilise des portes de sortie pour l’éloigner et rétablir la zone de confort. On respecte également les signaux de malaise de l’animal observé / fixé.

Observer de loin et renifler dans l’air font partie des comportements de prédation. Laisser le chien faire permet de combler en partie son envie de chasser. Le chien est généralement plus calme après la phase d’observation et la prise d’odeur si la distance est suffisante.

En réactivité, prendre les odeurs dans l’air et observer permet au chien d’analyser les informations à distance, sans approcher et donc sans se mettre en difficulté.

S’amuser avec son chien dehors

En prédation, le jeu peut permettre au chien de :

– développer d’autres activités que la chasse dehors

– renforcer le lien et la connexion avec son gardien

– rediriger les comportements de prédation (substituts)

En réactivité, ça permet de :

– rendre le chien plus optimiste et plus résilient

– décharger d’un trop-plein de stress

-> Le jeu permet également d’apprendre sous forme ludique des portes de sortie (des stratégie d’éloignement comme des changements de direction, le Mark and Move, des demi-tours etc.). C’est utile à la fois dans le cadre de la réactivité et la prédation pour prévenir les départs en course-poursuite ou les charges.

À noter que s’amuser avec son chien n’équivaut pas forcément à lancer une balle, un bâton ou à du tug. On peut jouer à la course-poursuite, creuser avec notre chien, lancer des friandises (ping-pong), lui faire chercher des friandises / un objet etc. Le jeu n’est pas synonyme de surexcitation !

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