La prédation n’est pas un problème de comportement à proprement parlé, c’est un comportement normal perçu comme indésirable par le gardien et qui peut mettre en danger le chien et la faune.
Les comportements de prédation sont des comportements avec un haut niveau d’arousal (excitation) et à valence positive (c’est quelque chose qui fait plaisir au chien). Logiquement, on ne devrait pas voir de problèmes de comportement apparaître même si le chien part en chasse relativement souvent. Dans l’idéal, le chien devrait être apaisé et content après une partie de chasse. MAIS la réalité est très différente, de nombreux chiens que je suis ne s’apaisent après une partie de chasse, reviennent excités et restent plus impulsifs et réactifs sur le reste de la balade, voire les jours suivants.
Ci-dessus, un visuel sur l’excitation, la valence et les émotions. Plus le chien est haut sur ce visuel en excitation, plus son comportement est difficile à lire et la valence difficile à interpréter. En outre, si l’excitation est très haute, la valence peut changer très rapidement. Un exemple typique, dans le jeu : un chien peut s’amuser puis s’énerver sans qu’on ait le temps de voir le changement de valence. Les comportements de prédation se situent très haut sur l’échelle de l’excitation.
La difficulté est d’évaluer sur le moment si l’excitation est un signe de stress / malaise (à valence négative donc) ou l’expression d’une joie (à valence positive). Il peut y avoir des signaux de stress subtils : halètement, comportement frénétique, oreilles en arrière, etc. Mais si vous n’êtes pas certains, le seul moyen de savoir si l’excitation était ‘positive’ ou ‘négative’ est de voir l’impact à moyen terme :
Voici quelques causes possibles (liste non exhaustive) qui peuvent expliquer pourquoi votre chien n’est pas satisfait et calme après être parti en chasse :
Quoiqu’il en soit, même si votre chien est apaisé après une partie de chasse, ça ne veut pas dire qu’il faille laisser faire, le chien peut quand même se mettre en danger et mettre en danger la faune.
1 Mills, D.S.; Demontigny-Bédard, I.; Gruen, M.; Klinck, M.P.; McPeake, K.J.; Barcelos, A.M.; Hewison, L.; Van Haevermaet, H.; Denenberg, S.; Hauser, H.; et al. Pain and Problem Behavior in Cats and Dogs. Animals 2020, 10, 318. https://doi.org/10.3390/ani10020318 Retour à la note 1 dans le texte
2 Wood, Patrick B. “Role of central dopamine in pain and analgesia.” Expert review of neurotherapeutics vol. 8,5 (2008): 781-97. doi:10.1586/14737175.8.5.781 Retour à la note 2 dans le texte
3 Camps T, Amat M, Manteca X. A Review of Medical Conditions and Behavioral Problems in Dogs and Cats. Animals (Basel). 2019 Dec 12;9(12):1133. doi: 10.3390/ani9121133. PMID: 31842492; PMCID: PMC6941081. Retour à la note 3 dans le texte
4 Richard B. D’Eath, Bert J. Tolkamp, Ilias Kyriazakis, Alistair B. Lawrence, ‘Freedom from hunger’ and preventing obesity: the animal welfare implications of reducing food quantity or quality, Animal Behaviour, Volume 77, Issue 2, 2009, Pages 275-288, ISSN 0003-3472, https://doi.org/10.1016/j.anbehav.2008.10.028. Retour à la note 4 dans le texte
5 Tooley C, Heath SE. Emotional Arousal Impacts Physical Health in Dogs: A Review of Factors Influencing Arousal, with Exemplary Case and Framework. Animals (Basel). 2023;13(3):465. Published 2023 Jan 28. doi:10.3390/ani13030465 Retour à la note 5 dans le texte
6 Kuehn M, Welsch H, Zahnert T, Hummel T. Changes of pressure and humidity affect olfactory function. Eur Arch Otorhinolaryngol. 2008;265(3):299-302. doi:10.1007/s00405-007-0446-2 Retour à la note 6 dans le texte