Vous n’avez pas le temps, les moyens de travailler la prédation ? Voici les choses à éviter si vous ne voulez pas que les comportements de prédation de votre chien ne gagnent en intensité : 

– Ne pas attendre son chien quand il renifle tranquillement

Beaucoup des chiens que je suis en prédation sont très vifs. L’objectif premier est alors de viser l’apaisement global, faire baisser l’excitation et la vivacité en extérieur. Ceci nous permettra de mieux lire le chien, voir ce qui l’intéresse et identifier quand l’excitation monte graduellement (Impossible à faire avec un chien qui court sur l’intégralité de la balade). Si Stella est tranquillement en train de renifler une odeur, il peut être tentant de se dire  « Oh elle est distraite, j’en profite pour travailler le suivi naturel, j’avance » or ce comportement pousse la plupart des chiens à accélérer pour nous rejoindre ou à lâcher l’odeur plus rapidement. Donc ça incite le chien à être plus vif, prendre moins son temps… et c’est exactement le contraire de ce que l’on veut.

– Le détourner systématiquement des pistes / du gibier pour qu’il ne focalise pas dessus

Bien sûr que motiver notre chien à passer plus rapidement une piste très fraîche est préférable à le laisser frustrer en bout de longe. Mais si vous rappelez constamment Chaussette, le détournez dès qu’il a la truffe à terre et remue un peu trop vivement la queue, ça peut être très contreproductif et favoriser la recherche active de gibier (chien frustré car il ne peut même pas renifler les cacas de lapins tranquillement). Ce n’est pas très cohérent de l’emmener en forêt ou dans les champs et de le détourner de toutes les potentielles odeurs d’animaux.

– L’ignorer totalement quand il trouve une odeur intéressante ou voit un animal, ne porter aucun intérêt au gibier

C’est un peu l’inverse du point précédent mais il est parfois conseillé d’ignorer totalement l’animal ou la piste que votre chien trouve. L’argument serait que si on ignore, le chien se dit que ce n’est pas important.

On parle de comportements de prédation, de comportements qui sont auto-renforçateurs et qui sont souvent la plus grande source de motivation des chiens en balade. Les chiens que je suis sont souvent très autonomes dans leurs comportements de prédation et je peux vous assurer que si Filou se retrouve face à un lapin, le fait que vous ignoriez le lapin et lui tourniez le dos ne va pas changer la donne. Ça peut même être une occasion manquée s’il observait sans bouger.


– Attendre qu’il renonce / se calme face aux animaux


Si Pongo est en train d’hurler en bout de longe face à un troupeau de moutons, attendre qu’il se calme de lui-même (probablement car il sera épuisé) ne lui apprendra pas quoi faire et ça ne sera pas bénéfique pour votre relation et la coopération 😊 L’apprentissage du renoncement, des autocontrôles en tant que tels ne fait jamais partie de mes programmes d’entraînement mais le résultat attendu est au final le même : on peut avoir un chien moins impulsif et qui ne part pas sur tout ce qui bouge, même sans utiliser la punition négative, l’extinction, la frustration.


– Le laisser se renforcer plusieurs fois puis le rattacher quand on estime qu’il commence à partir trop loin trop longtemps


Pitou part souvent 2 ou 3 minutes à tel endroit, je trouve ça correct, je laisse faire. Un jour, il part 10 min, je trouve ça trop long, désormais je le rattache à cet endroit. Bon courage pour lui expliquer que 3 min c’est ok, mais 10 c’est trop.
Ce que le chien va percevoir c’est un manque de cohérence : avant, il pouvait vadrouiller à sa guise à cet endroit, désormais il ne peut plus. Ça va favoriser les pics d’extinction et la frustration : il va tirer en longe, redoubler d’effort pour partir. Il vaut mieux garder son chien en longe si on sait qu’il a tendance à partir, peu importe le temps passé, avant que l’historique de renforcement ne soit très important.


– L’excès de confiance, ne pas rattacher au moindre doute, donner trop de liberté à son chien trop vite


Praline est quasi parfaite en longe, elle regarde les lapinous détaler sans souci depuis 3 semaines, c’est décidé, je la lâche.  Le comportement en longe VS le comportement en libre est souvent bien différent. Oui, votre chien sait qu’il est en longe, il sait ce qui est possible ou non. Son comportement dépend de son environnement, la longe fait partie de son environnement. Il y a tout plein d’étapes intermédiaires avant le tant (trop) attendu lâcher de longe, étapes qui dépendent de la perception de votre chien, de sa façon de chasser etc. Mais en règle général, la plus grosse erreur est d’être trop pressé de lâcher son chien. Décider de lâcher son chien car il est « parfait » depuis 1 mois alors qu’il a eu un historique de renforcement en prédation de 6 mois, 1 an ou plusieurs années est quelque peu risqué.


– L’ignorer quand il veut interagir avec nous en extérieur


La tendance est au chien autonome mais pas trop non plus. Le chien doit rester relativement proche de nous quand on marche en forêt et répondre quand on l’appelle. Par contre, si Croquette vient nous solliciter en balade, ce n’est pas sain car elle n’explore pas et si elle veut du contact en pause ça va à l’encontre du travail du « relax » … encore une fois, ce n’est pas très cohérent.
Il n’y a communication que s’il y a un échange. Si votre chien veut interagir avec vous en balade, répondez-lui, surtout si vous attendez qu’il vous réponde quand vous lui demandez quelque chose. En outre, ignorer un chien chasseur qui propose une activité autre que la recherche de gibier en extérieur est peu logique.

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